L'Eglise Saint Vincent Dans son cimetière désaffecté, sanctuaire hérérogène, victime en 1709 d'un incendie auquel seule la tour de façade paraît avoir échappé. Lors de la reconstruction de l'édifice classique actuel, en 1778 d'après le millésime à l'intérieur du choeur, on a remployé ou maintenu en place une partie des matériaux en moellons de l'édifice antérieur, dans la moitié intérieure du choeur et surtout au collatéral Nord. La tour dont la souche remonterait au XIIIè siècle et se rattache au groupe gothique hennuyer. Elle a subi une restauration en 1855. L'église, en outre, a été restaurée vers 1904 par l'architecte Simon, puis à nouveau, mais cette fois de façon trop radicale, en 1938. Tour carrée en pierre calcaire de grand appareil régulier pour la partie inférieure. Soubassement amorti en doucine, encadrant de ses retrous à congés la porte en plein cintre à mouluration gothique et archivolte amortie, sommée d'un petit oculus en pierre. Aux faces Nord et Sud, soubassement en matériaux gréseux d'appareil plus réduit. Maçonneries supérieures (du XIIIè siècle "?"), très restaurées, avec angles chaînés de pierre de taille. Une partie de l'ancien parement régulier subsiste à l'Est ainsi qu'au Nord, où règnent également deux cordons-larmiers. Ouïes en arc brisé très restaurées. Petite corniche en pierre et courte flèche pyramidale ardoisée. Sous une bâtière d'ardoises unique, nefs de quatre travées éclairées d'autant de baies en plein cintre dans chacun des bas-côtés, cependant assez dissemblables. collatéral Sud de 1778, en briques sur soubassement calcaire d'appareil avec angle Sud-Ouest en harpes; encadrements de fenêtre en matériaux alternées; frise dentée. Collatéral Nord plus pauvre en moëllons tantôt bruts, tantôt réglés : première travée occidentale en léger retrait, ornée de restes d'une frise dentée et d'épis de briques au demi-pignon; encadrements de fenêtres postérieurs à 1778 en briques pour la partie supérieure haussée. Choeur élevé, composé d'une travée droite et d'une abside cintre, plus pauvres qu'au bas-côté Sud. Frise dentée et sacristie éclairée par deux fenêtres à l'inteau d'roit et jambages en briques à deux harpes. A l'intérieur, r.d.ch. de la tour prévu pour posséder une charge encore en place et les nervures remployées comme arc brisé en pierres biseautées, avec congés, porteur de nombreuses marques de tâcherons. Abusivement décapées en 1938, nefs couvertes de voûtes en voile sur doubleaux, portées au centre par des colonnes toscanes et, dans les collatéraux, par des pilastres de même ordre. ________________________________ Liste
des anciens curés, pasteurs et recteurs de la paroisse
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Le Menhir
Depuis que la mécanisation de l’agriculture permettait aux engins aratoires de pénétrer plus bas dans le sol, [déjà avant la seconde guerre mondiale], l’existence d’une grosse pierre enfouie dans le sol sur « L’Aulnois » était connue. Elle affleurait si bien la surface qu’elle avait déjà perdu plusieurs fragments. Avant guerre, le vieux docteur Ernest Lefébure, à qui son maître de culture se plaignait de la difficulté d’ouvrer à un endroit bien précis de ses terres, répondait avec sourire, « ce n’est rien, c’est un caillou qui pousse ». Pour situer son emplacement d’origine aujourd’hui, prendre le chemin d’Haulchin vers Rouveroy [rue Ernest Lefébure]; au pied de la montée après la ferme Baelen, tourner à droite au petit pont et suivre le ruisseau de Norgeau sur 300 mètres. Tourner à nouveau vers la droite en direction de l’église d’Haulchin et avancer sur au moins 150m. [En réalité le petit mégalithe était enfoui à la jonction de trois parcelles.(ancien cadastre)] Après le second conflit mondial, c’est le général Bievez, beau fils de feu E.Lefébure qui reprend les commandes de l’exploitation. Ses méthodes sont plus qu’expéditives. Une grosse pierre gène, dynamitons la! Prévenu, le service des fouilles de l’Etat fit dégager le petit mégalithe et procéda aux constatations d’usage. C’est sur son avis et ses conseils qu’il fut décidé de sa translation au village en vue de sa conservation. A cette fin, Mr. Michel Van Audenarde, jeune médecin, reçu l’appui de Mr. le bourgmestre et de Mr. l’échevin Emile Molle lesquels sollicitèrent l’entrepreneur René Pécriaux, qui confia l’ouvrage à ses ouvriers, notamment Marc Vandenhaute, Lucien Deligne père, Alexandre Pécriaux fils dit l’Bobin, etc... C’est ainsi que le jeudi 18 octobre 1951, par un bel après-midi, le petit mégalithe et certaines des plus belles pierres exhumées autour de lui et en profondeur se sont retrouvées devant la maison communale d’Haulchin. (1) Sa reconstitution partielle a été suivie d’un examen approfondi exécuté par des personnalités compétentes du service des fouilles de l’Etat. Dans le socle en béton sur lequel il repose a été déposée une bouteille (type soda) contenant un papier portant les noms de Maurice Castaigne, bourgmestre en exercice, Herman Carlier, secrétaire communal, René Vanhaudenarde, receveur communal et Maurice Lefort délégué du Musée d’histoire de Belgique. [Note d’Herman Carlier transmise via Titi (Francis) Canart]
Le « menhir » est constitué d’un grès landenien aux surfaces abondamment vermiculées. C’est une dalle à peu près rectangulaire de près de 7 tonnes. Sa surface est mamelonnée et présente de nombreuses cupules parfaitement caractérisées et dont une anfractuosité était pleine de cendres qui ont été envoyées au laboratoire pour analyse. [On n’en a jamais connu le résultat !] - Grès landenien = roche sédimentaire très dure du type des Landes, composée de grains de sable unis par un mortier de silice ou de calcaire. - Surface vermiculée = surface ornée de motifs imitant des taraudages de vers. - Cupule = bossette. Il a été procédé à la juxtaposition du principal fragment dont le poids devait avoisiner environ 400 à 500kgs. Après quelques essais il s’est adapté parfaitement à une partie de la base de la grosse pierre, dont la hauteur fut ainsi reconnue atteindre + ou - 2 m 60. Il lui manque quelques gros fragments qui si ils étaient remis en place n’en augmenterait que de très peu la hauteur mais bien le poids. A l’origine celui-ci ne devait pas être inférieur à 10 tonnes. Lors de son dégagement, des coupes transversales ont été réalisées sur le site. Il en résulte que la pierre a bien été enterrée par la main de l’homme. Il reposait accompagné de nombreux fragments de tuiles romaines.(2) C’est grâce à son enfouissement au haut moyen-âge qu’il nous a été conservé. A ce propos, l’on sait qu’après la seconde christianisation de notre contrée au 8ème siècle, [concile de Leptines 743/744], les anciennes coutumes païennes ont persistés très longtemps. Se sont ses derniers adorateurs qui le sauvèrent d’une destruction complète en le soustrayant à la vindicte religieuse, sans doute vers les 10ème ou 11ème siècles. [Dans notre contrée un consensus existe pour lier l’époque de la mise en œuvre des menhirs à celle de l’âge d’or des minières de Spiennes, soit entre le 4ème et le 2ème siècle av. J.C. (néolithique)] (1) : HOUZEAU de LAIE Jean : le mégalithe d’Haulchin dans Les naturalistes de Mons et du Borinage – Bulletin mensuel n° 7 - 8 – tome XXXIV – Mons - 1951- pages 56 et 57 (2) : J.M. (Service des fouilles): Archéologie – chronique semestrielle publiée par le Centre national de recherches archéologiques en Belgique – Bruxelles - 1952 - fascicule 1 – page 127 Léon Nicolas Estienne (Extrait du livret "Recherches sur l'Entité des Estinnes - Notre Passé Néolithique") |